Repos et gilets bleus

Non vraiment on n'y arrivera jamais! A quoi donc? A ce que la Police Nationale parvienne à travailler au même niveau que la Gendarmerie Nationale, à ce qu'elle s'inscrive sans restriction dans la responsabilité qui est la sienne de défendre la République, ses institutions et ses citoyens.

Qu'est ce qui fait réagir ainsi l'UNPRG? Deux choses. En premier lieu un simple calcul, ce samedi 8 décembre la gendarmerie reporte les repos et les quartiers libres de ses personnels. Cela lui permet d'engager 65 000 personnels pour faire face à la menace, dont notamment 106 escadrons sur 109 mais aussi 5 000 réservistes. En parallèle le ministre de l'intérieur annonce que 89 000 personnels des forces de sécurité sont mobilisés, vous aurez vite fait le compte des policiers engagés 24 000 sur 150 000 que compte cette administration et de conclure que les repos n'ont pas été rapportés de la même manière que pour la gendarmerie.

Les policiers sont sans doute fatigués, leurs syndicats ne cessent de le clamer. Oui et alors, on s'arrête, on forme les faisceaux et on va dormir. La police nationale rempart de la République? Assurément, car il y a dans ses rangs nombres de fonctionnaires qui ont le sens du devoir, de la mission et du sacrifice. Mais alors qu'on cesse de nous montrer ces syndicalistes avec une posture et un discours hors du cadre, comme par exemple celui qui annonce qu'après les gilets jaunes ce seront les gilets bleus de la police nationale! Non je ne crois pas que le policier d'aujourd'hui soit le même que les Hirondelles d'autrefois, vous savez ceux de la PP que dessinait Jacques Faisant. Alors pourquoi le conforter dans cette posture d'objecteur, de celui qui fait mais avec toujours à la clé une contrepartie, une prime, un avantage, un aménagement. N'ont-il pas déjà un statut protecteur et avantageux? La police nationale est malade de sa cogestion.

Nous avons tous en mémoire l'acte héroïque d'un gendarme admirable, le colonel Beltrame, mais ce samedi, nous avons retrouvé une autre facette de l'arme. Une gendarmerie à la manœuvre dans toutes ses composantes prenant le contrôle du territoire. Montrant sa force, sa détermination, son calme, sa tenue, son sens manœuvrier, sa capacité de dialoguer et de convaincre mais aussi celle de passer à l'offensive et d'affronter sans ciller la violence, bref toutes vertus qui procèdent de sa culture militaire et de l'excellence de sa formation. Oui nous avons été particulièrement fiers de notre gendarmerie tout comme l'a été son directeur général dans le message chaleureux et humain qu'il a adressé aux personnels.

A n'en pas douter la gendarmerie sera félicitée et remerciée tout comme les policiers qui ont assuré la mission. Mais le gouvernement serait bien inspiré de redonner à notre arme les moyens d'être la force de force de continuum « Paix – Crise - Guerre », celle qui intervient dans les situations dégradées avant que ne soient engagées les armées. Nos VBRG de feu le constructeur Berliet, survivants grâce aux prouesses de nos mécanos, auraient plus leur place au musée de la cavalerie à Saumur que dans les rues. Heureusement que le pékin moyen ne voit rien d'autre qu'un véhicule massif qui impressionne même avec son macaron européen. Oui il serait temps de recréer les quinze escadrons dissous et de rénover le parc blindé qui a montré une nouvelle fois son utilité.

Un boulet est passé. Il n'est pas dit qu'il n'y en aura pas d'autres. Là il faudra peut être que tout le monde, policier ou gendarme, fasse le sacrifice de ses repos et mette un gilet pare balles, faute de blindés pour les protéger !

Henri Martinez  Président de l'UNPRG